Le conseil de lecture d’Arnaud Constancias
La septième fonction du langage
Auteur : Laurent Binet
Pourquoi ce livre ?
La septième fonction du langage, de Laurent Binet, c’est le septième ciel du plaisir de lire.Je vous promets des moments de pur délice pendant lesquels vous savourerez le style brillant et carnassier qui moque à l’envie nos intellectuels français des années 80 : les Foucault, Sollers et Kristeva, Sartre, Derrida, Cixous, Todorov, Althusser, Lacan, Deleuze et Guattari, Debray… ils sont tous là !
Vous serez tenus en haleine par le suspens de ce polar intellectuel, un des premiers du genre. Vous connaîtrez la vie privée, voire sexuelle de ces illustres pontes, certes fanstasmée par l’auteur et vous ressentirez un plaisir légèrement sadique de voir écornés, ridiculisés et déchirés nos BHL et Philippe Sollers nationaux.
Il y a bien une petite longueur lors du séjour du héros sur les campus américains ou encore à Bologne malgré la rencontre prodigieuse d’Umberto Ecco, mais le souffle de l’ensemble est tel qu’on peut la considérer comme une pause salutaire dans un parcours trépidant.
Entre-temps, vous aurez découvert ou approfondi le goût de la linguistique, et découvert l’étrange pouvoir de la septième fonction tout en (re)découvrant les six premières.
Vous vivrez le vertige déroutant d’une histoire tricotée avec le réel, une maille de fiction à l’endroit, une maille de réalité à l’envers, à moins que ce soit le contraire.
Le réel : c’est Roland Barthes, qui, le 25 février 1980, sort d’un déjeuner avec le futur candidat à la présidentielle François Mitterrand, est renversé par une camionnette devant le Collège de France et succombe à ses blessures. La fiction : l’accident devient assassinat, et commence alors l’enquête qui vous tiendra en haleine jusqu’au dénouement final. Et vous laissera un peu sonné, la nuit tombée, par ce combat des vanités qui règne sur l’Olympe de la pensée.
Les conseils de lectures de Manuel de Sousa
Le manager digital
Auteur : Olivier Zara
Pourquoi ce livre ?
Ce livre, simple et efficace, pose les principes de ce que peut être le management dans un environnement de plus en plus digital.
Alors, quid de la digitalisation du management ? Rien de révolutionnaire, rassurez vous : un mélange de recettes du 20° siècle et des ouvertures sur ce que les nouveaux outils informationnels entraînent.
8 compétences clés du manager: nouvelles postures ; les clés de la communication digitale ; les meilleures pratiques d’animation d’équipe, de conduite du changement & de gestion de conflits ; l’évolution des modes de délégation ; les nouvelles techniques de motivation.
Viennent ensuite les 7 lois du manager digital dans un réseau social d’entreprise.
Puis comment passer du Personal Branding à l’Employee Branding : le nouveau rôle des managers dans la gestion digitale de ses talents.
Ce que j’ai aimé dans cet ouvrage, c’est sa fausse simplicité. Car en réalité, ce travail effectué avec l’appui d’Orange Campus et BNP Paribas, probablement lors de missions effectués dans ces entreprises, n’est en rien simpliste. Et notamment l’auteur clarifie 3 notions importantes pour des prises de décisions managériales : quels outils utiliser face à une situation simple, une situation compliquée et face à une situation complexe.
Si vous souhaitez connaître la réponse, vous savez ce qu’il vous reste à faire.
La transition fulgurante / La fulgurante recréation
Auteur : Pierre Giorgini
Pourquoi ces livres ?
Pour continuer avec le digital, (vous savez que c’est mon dada) je vous recommande un même livre en deux versions : l’original « La transition fulgurante » et la version grand public « La fulgurante recréation » de Pierre Giorgini. Et la promesse est belle : vers un bouleversement systémique du monde …
Pierre Giorgini est le patron de l’Université Catholique de Lille, un écosystème pluridisciplinaire, ou se côtoient, école, université, hôpital, chercheurs, étudiants et professionnels : la « Catho » comme on dit dans le nord.
Amazon nous indique que l’objet du livre est le suivant :
l’hypothèse avancée par cet essai est la suivante : plus qu’une crise, nous vivons une transition fulgurante d’un ancien monde vers un monde nouveau. Personne n’est en mesure de prévoir avec exactitude la nature de cette transformation, tant sa vitesse est sans précédent. Cette fulgurance provient de la combinaison d’une nouvelle révolution techno-scientifique, d’un nouveau paradigme des modes de coopération entre les hommes et les machines, et d’une transition vers une économie plus créative. Pierre Giorgini décrit avec clarté les articulations de cette transformation, les effets de cette « fulgurance » sur nos modes de vie et de pensée. Mais ce livre est avant tout orienté vers l’espoir d’un monde nouveau, dans lequel certes la place de l’homme sera brutalement modifiée mais en même temps chacun sera appelé à se faire co-responsable du changement notamment en tant qu’acteur de différentes communautés interconnectées. Ce monde digital, mondialisé, aux connexions ultra rapides, dans lequel les tâches de gestion rationnelle des données seront de plus en plus automatisées, peut non seulement conduire à une productivité considérable mais surtout à donner une importance jamais égalée aux tâches mobilisant créativité et innovation.
Ardu est tel est le mot qui me vient à l’esprit quand je me remémore la lecture de l’ouvrage, toutefois, la problématique est si bien posée, avec des analogies, et l’auteur déroule de façon si nette cette révolution que cela vaut le coup de s’arracher quelques cheveux entre deux mojitos (sans abus) pas trop loin de la piscine de vos vacances. Et, qui sait si le livre + la piscine + les deux mojitos, vous permettront peut-être d’avoir quelques fulgurances et d’envisager ainsi une rentrée de septembre sous l’angle de la RECREATION.
Bonne lecture !